Histoire et patrimoine
L’histoire en chemin
Situé en Normandie, à l’est du département de l’Eure, sur la rive gauche de la Seine et au voisinage de la ville de Gaillon, son chef-lieu de canton, Saint-Pierre-la-Garenne s’étend sur 764 hectares dont une centaine est boisée.
Son identité géographique est liée à la Seine qui a entaillé le plateau crayeux pour dessiner une large vallée alluviale et sculpter les rebords du plateau de Madrie.
Son territoire se compose de trois éléments. Le premier, la vallée fluviale, est une large plaine alluviale inclinée en pente douce courant de 15 à 50 mètres d’altitude entre le fleuve et la rue des Huttes qui reprend en partie le tracé de la voie romaine ; c’est un espace non inondable à l’exception d’une petite bande de terrain fluvial. Il se poursuit sur la Seine par trois îles qui émergent de son lit : l’île Besac qui sert de séparation entre le barrage de Port-Mort et les écluses de la Garenne dont seules les parties terminales sont situées sur Saint-Pierre-la-Garenne, l’île aux Frêles qui longe la majeure partie du territoire communal et n’en est séparée que par un bras mort du fleuve, puis l’île aux Bœufs qui lui est réunie.
Le deuxième élément correspond à la partie plus inclinée de la pente alluviale. Il s’agit des coteaux ; ils la poursuivent par une déclivité plus prononcée jusqu’à 120 mètres d’altitude sans marquer de véritable rupture. Ces coteaux sont entaillés par plusieurs vallons dont le principal est celui du Val Asselin puisque le plus important, le vallon du Goulet où coule le ruisseau Saint-Ouen qui marque la limite est du territoire Saint-Garennais, n’est pas situé sur le territoire communal.
Le dernier élément, le plateau, s’élève entre 120 et 130 mètres au-dessus de la Seine ; c’est essentiellement un espace boisé mais il ne couvre qu’une toute partie du territoire communal.
Une des grandes préoccupations de l’époque fut la scolarisation des enfants. Elle fut délicate pour des raisons budgétaires et les membres du Conseil Municipal décidèrent en 1794 que les enfants seraient scolarisés à Saint-Pierre-de-Bailleul où fut établie une école. Ce choix soulignait un manque de moyens. Ce fut une constante durant les premières années du XIXème siècle. La commune fut ainsi presque incapable de faire face aux travaux d’entretien et de restauration de l’église en 1816. Ils s’élevaient à 500 francs ce qui équivalait alors à deux fois le salaire annuel d’un journalier agricole et à environ quatre fois le budget communal annuel. Cette situation s’améliora progressivement en raison de l’augmentation régulière des revenus fonciers et agricoles.
Ils permirent ainsi d’envisager, comme la loi Guizot sur l’enseignement le préconisait en 1833, d’ouvrir une école. Sa création fut néanmoins délicate. Les membres du conseil Municipal souhaitèrent dans un premier temps que la commune reste réunie à Saint-Pierre-de-bailleul et qu’une école soit ouverte au hameau de Dormont. Le refus de la commune voisine les obligea à créer une école. Les enfants furent confiés à un instituteur installé dans sa propre maison dès l’année suivante. Cette situation ne pouvait être que temporaire.
Si les questions financières demeuraient primordiales, le choix de l’implantation de l’école était encore plus difficile en raison de l’éclatement géographique des 461 habitants dénombrés en 1826. Fallait-il rapprocher l’école de l’église, l’implanter à Emainville, à Tourneville ou aux Farguettes, les hameaux les plus peuplés ? La question ne pouvait être tranchée rapidement.
Elle le fut indirectement à la suite du legs effectué en 1838 par Jeanne Lemoine, offrant à la commune un capital de 2000 francs pour la doter d’un presbytère. La somme couvrait 40% du prix de la maison que Gabriel Desclos acceptait de vendre à la commune dans le haut de Bailly. La transaction fut conclue en 1841. Saint-Pierre-la-Garenne venait de se doter d’un presbytère à plus d’un kilomètre de l’église. C’est là que furent logés tous les desservants jusqu’au départ du dernier curé en 1878.
Moins de deux ans après l’acquisition du presbytère, les membres du Conseil Municipal présidé par François Lormier de 1835 à 1847, demandèrent à la préfecture l’autorisation de faire édifier une chapelle à Bailly. Elle refusa. Si cette demande était géographiquement cohérente n’était-elle pas financièrement irréaliste puisque la commune avait déjà du mal à faire face à l’entretien de son église dont le clocher venait de s’effondrer sur le chœur après avoir été foudroyé en mai 1833 ?
La question témoignait en fait de la décision prise par les membres du Conseil Municipal, successivement présidé par François Lormier puis François Rochard jusqu’en 1852, d’acquérir la maison édifiée par Laudulphe Maupain en bordure de la route nationale pour la transformer en mairie-école. Les modalités de la transaction, conclue le 1er mars 1846, furent complexes en raison de la faiblesse du budget communal : versement d’un capital de 1000 francs avancé par François Lormier, règlement d’une rente viagère semestrielle de 180 francs puis réalisation de 1600 francs de travaux effectués sous la direction de l’architecte gaillonnais Herpin.
La seconde concernait l’amélioration de la navigation fluviale. C’était là aussi un vaste programme. S’il fut conduit par tranches successives entre Paris et le Havre jusque dans les années 1960, les travaux débutèrent assez précocement entre Gaillon et Vernon. Il s’agissait de créer un canal de navigation sur la rive gauche du fleuve, de Notre-Dame-de-L’Isle à Notre-Dame-de-la-Garenne. Le préalable technique consistait à établir un barrage sur la rive droite pour maintenir en eau le canal éclusé de la rive gauche. Les travaux commencèrent en 1846 et les écluses furent ouverte le 28 octobre 1849.
De nouvelles voies terrestres et fluviales devaient être ouvertes. Elles passaient l’une et l’autre par Saint-Pierre-la-Garenne.
La première fut réalisée grâce à une mobilisation de capitaux franco-anglais. Il s’agissait d’établir une ligne de chemin de fer entre Paris et Rouen qui puisse servir d’ossature au futur réseau de l’ouest de la France. La ligne fut concédée en 1840 au banquier Charles Laffite. Les travaux débutèrent en 1841 et la Compagnie des chemins de fer de l’ouest acquérait pas moins de 150 parcelles sur Saint-Pierre-la-Garenne. Les travaux furent achevés en 1843 et la ligne fut inaugurée le 3 mai de la même année avant d’être prolongée en direction du Havre quatre ans plus tard.
De nouvelles voies terrestres et fluviales devaient être ouvertes. Elles passaient l’une et l’autre par Saint-Pierre-la-Garenne.
La première fut réalisée grâce à une mobilisation de capitaux franco-anglais. Il s’agissait d’établir une ligne de chemin de fer entre Paris et Rouen qui puisse servir d’ossature au futur réseau de l’ouest de la France. La ligne fut concédée en 1840 au banquier Charles Laffite. Les travaux débutèrent en 1841 et la Compagnie des chemins de fer de l’ouest acquérait pas moins de 150 parcelles sur Saint-Pierre-la-Garenne. Les travaux furent achevés en 1843 et la ligne fut inaugurée le 3 mai de la même année avant d’être prolongée en direction du Havre quatre ans plus tard.
Le blason de Saint-Pierre-la-Garenne « d’argent à trois chevrons de gueules (rouge) accompagné de trois coquilles de même » reprend en partie celui de la famille de la Garenne, seigneurs de la Garenne du XIIIème au XVIème siècle. Il a été adopté par les membres du Conseil Municipal en 1988.
Il associe, par le choix de ses couleurs, une alliance entre modernité et tradition puisque les chevrons et les coquilles figurant dans les armes de la famille de la Garenne étaient de sable, c’est-à-dire noires. De plus, le nombre de chevrons – deux ou trois – n’est pas établi avec certitude. Il a enfin été rehaussé d’un cordon dont la couleur azur (bleu) souligne le lien qui unit la commune à la Seine et à la batellerie.